• J’aime pas les mecs. Dans les milieux féministes, on est souvent d’accord avec ça. On lance des “men are trash” dès qu’une amie s’est pas faite respectée, on part dans des discours sur leurs ego et leur difficulté à prendre en compte nos besoins et nos limites à nous aussi. On partage des anecdotes qui se jouent dans dix villes différentes et qui, pourtant, sont fondamentalement les mêmes. On en a marre des mecs. On les aime pas.

     

    J’aime pas les mecs. On élargit la réflexion, on cause vulnérabilité et on en peut plus que les mecs soient pas capables de s’exprimer clairement. Notre tolérance au passif-agressif diminue chaque jour qui passe, et on voudrait juste qu’ils apprennent au moins les bases de la communication non-violente. Ca fait même plaisir quand certains viennent nous voir et nous parle de leurs difficultés. 

     

    J’aime toujours pas les mecs. Car ils viennent nous voir de plus en plus souvent, et quand on peut pas maintenant car ça fait une semaine qu’on ressasse un reproche qu’un autre mec nous a fait et on arrive pas à savoir si c’est vrai cette fois, ou quand on peut pas pour n’importe quelle raison, ça continue de pleurer dans nos manches - c’est ok, pas besoin de répondre, il dit, mais il reste là, et il pense à comme c’est difficile pour un homme de parler de ses émotions mais ça ne lui vient pas à l’idée de discuter de ça avec un autre mec.  

     

    J’aime pas les mecs. On me dit grave, les meufs sont tellement plus cools. Et je suis d’accord. On parle d’elles un peu, et je me sens mieux, un peu plus à ma place. Mais je me rends compte qu’on a un mec, et d’un coup je comprends qu’on était pas si en phase que ça. Elle dit son mec fait attention à ce qu’il dit, et il a même vu Captain Marvel avec elle au ciné. C’est chouette j’en doute pas, mais on parle pas de la même chose. 

     

    J’aime vraiment pas les mecs. On me dit nous non plus, mais on me dit aussi “regarde ce que j’ai écris à propos de mon crush”, et j’ai pas le droit de répondre “c’est chouette, même si je me reconnais pas du tout là-dedans”. 

     

    C’est ok si j’aime pas les mecs, du moment que c’est comme les autres. C’est ok si je les aime pas, mais que quand même, ils sont mignons quand ils sont fiers d’avoir lu un paragraphe de Simone de Beauvoir. C’est ok si je les aime pas, mais qu’après avoir fait une blague c’est toujours eux que je mate dans les films. C’est ok si je les aime pas, mais que j’en parle pas trop. 

     

    Faudrait pas qu’on se rende compte que je suis sincère, qu’il y a beaucoup plus derrière mes “j’ai pas besoin d’un mec” que quand elle raconte comme sa vie a changé depuis qu’elle ne voit plus le couple comme le centre de son existence. Pourtant c’est son histoire à elle qu’on écoute en soirée, et moi on me dit c’est ok si t’aimes pas les mecs, mais bon déso je vais parler de mon crush et tu vas pas pouvoir en placer une. 

     

    C’est ok si j’aime pas les mecs, du moment que je rassure tout le monde. C’est ok si je les aime pas, mais que j’ajoute que c’est que moi ça hein, qu’ils m’ont fait trop de mal j’imagine, et que j’ai atteint ma limite. C’est ok si je les aime pas, mais que je précise que c’est ok si d’autres les apprécient, évidemment, je respecte, ça arrive.

     

    Vraiment, c’est ok si j’aime pas les mecs ! Du moment que je le pense pas vraiment, ou que je m’excuse, ou que je dise rien du tout.

     

     


    votre commentaire
  • avant-propos : je sais que dès qu’on dit qqch vous pensez que c’est l’occasion parfaite de relancer le débat “est-ce que les ace sont lgbt+”. mon propos change pas peu importe votre position donc tkt c’est zéro le sujet et je ne veux pas connaître votre avis là-dessus

     

    Let’s talk about sex

    - aperçu des réflexions autour desquelles s’articule les communautés asexuelles -

     

     

     

     

    Je lis sur l’asexualité depuis que j’ai 14 ans & j'interagis vraiment depuis mes 17 ans (je frime pas je contextualise) ; j’étais surtout là entre 2014-2018 et maintenant je continue à jeter un oeil sur ce qui se passe sans vraiment m’impliquer. Ca fait longtemps que j’ai pas évoqué le sujet pourtant aujourd’hui je suis deter, et surtout j’en ai un peu marre de voir passer les mêmes infos sans qu’on se plonge au coeur du sujet. C’est utile, mais écoutez ça fait 19 ans qu’AVEN existe et que les discours les plus visibles sont de l’ordre du détail. Vous savez ce qu’est l’asexualité*, très bien et maintenant ? 

    [*si ce n’est pas le cas, j’ai écrit sur le sujet en 2016]

     

    Maintenant, je vais présenter un aperçu des discussions & réflexions qui s’articulent au sein des communautés ace. Par là j’entends les blogs, les forums, les groupes, les réseaux sociaux, .... tous les espaces où des personnes asexuelles se sont réunies suite à cette identité commune et ont discuté à ce propos. Je prétend pas écrire un rapport scientifique, ce sont des observations et elles restent personnelles, et je ne parle que des communautés que j’ai suivies et auxquelles j’ai participé. 

     

     

     

    Ceci étant dit, c’est tipar ! On ne partage pas uniquement des analyses introspectives pour comprendre exactement-précisément ce qu’on ressent, en fait on parle beaucoup plus d’autres choses. On évoque :

     

    le consentement 

    Mes toutes premières ressources sur le consentement provenaient de la commu ace ; je vais pas vous apprendre pourquoi ce sont des ressources importantes. 

     

    Se questionner sur si on veut vraiment du sexe et dans quelles mesures pousse à se poser des questions sur ses propres envies. Apprendre à reconnaître ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas, apprendre que ça change avec le temps, selon les jours, selons ce qu’on ressent, etc, et apprendre à faire ce travail est primordial. C’est un travail difficile qui demande d’essayer de trouver  et d’identifier ses propres envies, désirs, et attirances au milieu des pressions sociales hétéronormatives. Les discours aces encouragent à s’interroger sur soi et à prioriser nous-même, avant ce qui est attendu de nous. 

     

     Là où certaines ressources vont surtout se focaliser sur “est-ce qu’on veut à un moment X, avec X personne, dans X conditions ?” la commu ace s’interroge plus largement sur ce qu’on peut vouloir quand il est question de sexe. L’asexualité, en tant qu’identité, rappelle que c’est possible de ne jamais vouloir, et que c’est ok, comme c’est possible et de vouloir une fois tous les deux ans, ou de ne vouloir que tel aspect du sexe. Finalement, c’est pas très clair de dire “je suis ok / pas ok pour du sexe” ; et au-delà de la question du consentement, la commu ace parle beaucoup de sexe, mais avant ça : de la place du sexe au sein des relation intimes.

     


    les relations de couple / l’hétéronormativité

    Envisager un couple sans sexe, ou du sexe sans couple, c’est ouvrir la porte à d’autres configurations de relation que le couple hétéro mono romantiquement et sexuellement exclusif. A partir du moment où on envisager une vie sans sexe, ça bouleverse toutes les idées qu’on avait sur les relations. Si ce qui fait la différence entre un couple et une amitié c’est le sexe, alors est-ce qu’on peut être ace et en couple ? Ca peut sembler plutôt naïf comme question, mais quand t’as 14 ans ça provoque des crises existentielles. 

     

    C’est un point encore plus pertinent quand on le mets en lien avec le concept féministe d’échange économico-sexuel - que reste-t-il sans sexe ? Malheureusement je suis pas là pour écrire un mémoire donc je vais pas m’attarder sur la question. 

     

    Pour toutes les réflexions autour du couple en tant que tel, cela se retrouve beaucoup plus dans la communauté aromantique. Ces discussions sur les modèles de relations et globalement, sur les relations dans une société hétéronormée sont très pertinentes et mériteraient un autre article, donc je ne vais pas m’attarder non plus. (Mais j’ai écris un mini-recueil de poésie sur les relations queer donc suivez-moi sur les réseaux d’ici trois mois j’aurais peut-être pris une décision sur la façon dont je veux le partager :angel:).

     

    le sexe (et oui)

      J’aime bien faire des blagues comme quoi les personnes aces comprennent mieux le sexe que les personnes allo, et bien sûr je ne peux pas faire cette généralité mais… on est pas loin. :hand_over_mouth_emoji:

     

     C’est important d’encourager à apprendre ce qui nous fait plaisir ou non quand on fait du sexe, et c’est un discours que je retrouve souvent. Par contre je trouve que la commu ace va plus loin et qu’elle questionne ce qu’on catégorise comme “sexe” au départ. Qu’est-ce qui m’attire dans le sexe ? Qu’est-ce qui ne m’attire pas du tout ? Qu’est-ce qui me fait plaisir ? Qu’est-ce que je peux trouver dans le sexe ? Est-ce que ce que je veux, ça compte encore comme du sexe ? 

     

    Ce qu’apporte la commu ace, c’est beaucoup de nuance sur le sujet. Oui parfois le désir ça peut être clear cut, c’est oui ou non ; mais le plus souvent ça se discute, ça se concilie, ça se dialogue, pour créer quelque chose qui sera étiqueté “sexe”. Mais socialement on nous donne déjà une idée très claire de ce qu’est le sexe, et si on entend plus facilement “les préliminaires, c’est déjà du sexe”, il faut faire attention à ne pas se cacher derrière cette phrase. Ce n’est pas “juste” une question de “préliminaires” VS le “vrai sexe”. Je suis d’accord, ce qu’on va appeler “préliminaires” peut être du sexe, mais on ne peut pas ignorer que quand quelqu’un·e dit “je suis ok pour du sexe” on ne va pas penser “ah, iel pense peut-être seulement à X pratique, et non à celle-ci, je ferais mieux de demander”. Il y a un package, toujours, de ce qu’implique le sexe, et l’apprentissage du consentement n’est qu’une partie du travail qui permet de le défaire. 

     

     Là vous me direz, ok Karten mais on parlait d’asexualité. Et bien ce que va questionner les personnes aces ce n’est pas seulement qu’est-ce qui est du sexe ou non, mais en poursuivant la réflexion sur ce qu’apporte le sexe on se demande : qu’est-ce que le sexe, quel(s) sexe(s) sont possibles ? 

     

     La commu ace va remettre en question l’aspect universel du sexe en exposant des parcours de sexualité qui diffèrent. Même dans les milieux LGB (sorry not sorry) la pénétration reste omniprésente et au milieu de telles discussions, perso, je ressens un décalage et j’ai l’impression que mon sexe n’est pas le même que celui des autres. C’est pas uniquement car je suis queer et j’ai jamais vu un mec nu dans mon lit ; c’est aussi car je suis ace. Et c’est une expérience qui peut être très proche de celle d’autres personnes pas forcément LGBT+, pas forcément ace, des personnes qui ont des trauma par exemple, ou du vaginisme. Mais c’est au sein des cercles aces que j’ai noté un accent posé sur la définition même de sexe, là où dans d’autres milieux, elle est parfois (trop souvent) survolée. 



     J’ai dégagé trois thèmes majeurs autour desquelles la communauté ace se réunie (je ne suis pas à l’abri d’avoir oublié quelque chose de très important, mais bon yolo). En les articulant ensemble, on peut identifier ce que la commu ace va questionner plus précisément :

     

    - le sexe comme marque universelle d'amour romantique

    - la place du sexe dans une relation de couple

    - qu'est-ce qui fait un couple?

    - pourquoi on fait du sexe ?

    - qu'est-ce qui fait le sexe ?

     

     Toutes ces questions vont être portées par les personnes aces, mais elles n’en restent pas moins pertinentes aussi pour les personnes allo. En plus de l’expérience des personnes aces, les études sur la sexualité différencient l’attirance sexuelle du comportement sexuel ; ainsi être attiré·e par quelqu’un·e ne semble pas du tout être la seule raison de faire du sexe. Je pense que d’une manière générale, si on aime se questionner (moi oui), c’est important de prendre du recul sur son rapport au sexe, ses envies, ses désirs, ses attirances, mais aussi de se demander : pourquoi je veux du sexe ? pourquoi je le fais ? pourquoi je ne le fais pas ? qu’est-ce que ça m’apporte ? 

     

     Pour conclure, je voulais réellement insister sur le fait que parler d’asexualité uniquement en terme de “certain·es n’aiment pas le sexe” est réducteur et pousse sur le côté des problématiques importantes. Nos discussions grandissent entre nous, dans nos coins, mais il y a beaucoup à articuler avec le genre, la race, et la classe ; tellement à enrichir avec les théories féministes et queer ; tellement à apprendre et à créer. 

     

    J’espère que ce petit article a pu vous donner un aperçu de ce qu’il se passe au-delà de nos définitions. Il faut penser à tout ça quand on parle de sexualité. Prendre en compte l’asexualité va plus loin qu’une simple mention pour nous définir, pour dire “regardez, c’est possible” et passer à autre chose (Sex Education je te parle peut-être). Prendre en compte l’asexualité passe par écouter ce qu’on dit et nous inclure dans les discours pro-sexe. Prendre en compte l’asexualité c’est entendre que nous avons plus à dire que “le sexe c’est mouais” et que nos expériences sont pertinentes dans les analyses féministes & queer.

     

     


    votre commentaire
  • Asexualité = être attiré sexuellement par personne

          Bien que la recherche sur l'asexualité n'ait réellement décollée que dans les années 2000 et qu'on trouve toujours difficilement des informations à ce propos, l'asexualité est loin d'être un concept nouveau. 
    En 1948, Alfred Kinsey (un pionnier américain de la sexologie) l'inclue déjà dans son échelle mesurant l'orientation sexuelle. Cette échelle est graduée de 0 à 6, d'exclusivement hétérosexuel à exclusivement homosexuel, et possède une graduation X décrivant l'absence d'orientation sexuelle. 
    Mais dès 1896, Magnus Hirschfeld mentionnait dans Sappho und Sokrates des personnes qui ne ressentaient pas de désir sexuel.

          La nature de l'asexualité a longtemps été questionnée. Certains la considérant comme une dysfonction sexuelle, un trouble mental, un manque d'excitation sexuelle, ... Or l'asexualité n'est rien de tout ça. En fait, il n'existe aucune preuve déterminante envers l'un ou l'autre de ces théories, au contraire.
    D'après Brotto & Yule (2011), suite au visionnage d'un film érotique, les femmes asexuelles ressentent la même excitation sexuelle (la même réaction physiologique) que les femmes d'autres orientations sexuelles.
    Par ailleurs, le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manuel of mental disorders / Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) souligne que l'asexualité est à différencier de l'HSDD (Hypoactive Sexual Desire Disorder) et le FSIAD (Female Sexual Interest/Arousal Disorder) qui sont tous deux des troubles sexuels. Notamment par le fait qu'une dysfonction sexuelle s'accompagne d'une grande détresse due au trouble lui-même et d'un désir de guérir; ce qu'on ne retrouve pas chez les personnes asexuelles (Brotto, 2007).

          L'asexualité est une orientation sexuelle qui fait partie de la communauté LGBT+/MOGAI. Le fait de n'être attiré sexuellement par (presque) personne est le seul point commun à toutes les personnes asexuelles (aces, pour les intimes). Il n'y a pas d'autres critères à remplir !

          D'après une étude britannique de Bogaert (2004), 1% des personnes interrogées approuvent n'avoir jamais ressenti d'attirance sexuelle envers qui que ce soit. Ce nombre est à prendre avec des pincettes puisque l'étude date de plus de dix ans, et ne prends pas en compte la diversité des personnes aces. [edit : Selon l'étude Accelerating Acceptance de GLAAD (2017), 4% des 18-34 ans s'identifient comme asexuels. Au delà de 35 ans, on retrouve le nombre de 1% (voire moins pour les plus de 72 ans).]
    En effet, dire que tous les aces n'ont jamais ressenti et ne ressentiront jamais d'attirance sexuelle est très simpliste : tout n'est pas ou noir, ou blanc. C'est pourquoi nous parlons du spectre asexuel (ou des asexualités) puisqu'il existe un éventail de possibilités.
    On peut imaginer l'attirance sexuelle comme un spectre à deux pôles : exclusivement asexuel à "exclusivement" sexuel (pour reprendre l'idée de Kinsey par exemple). Et entre les deux, il y a une infinité de degrés !

    Le spectre asexuel regroupe notamment :

    • greyasexuel : peuvent être attiré sexuellement mais de manière plus ou moins rare. Ils se placent entre l'asexualité et la sexualité (dites ça à l'oral, et ça n'a plus de sens). Dans la zone "grise".
    • demi-sexuel : peuvent être attiré sexuellement mais seulement après avoir formé un lien émotionnel fort.
    • akoisexuel (/ lithosexuel) : peuvent être attiré sexuellement mais cette attirance va s'atténuer, voire disparaître, si elle s'avère réciproque.
    • autochorissexuel (/ aegosexuel) : peuvent être attiré sexuellement par des situations qui ne les impliquent pas. Il y a une détachement entre soi et la situation sexuelle.
    • quoisexuel (/wtfsexuel) : décrit des personnes ayant du mal à différencier les différents types d'attraction; pour qui la ligne entre attirance sexuelle, romantique, esthétique, ... est floue.
    • aflux : ce terme est utilisé lorsque l'intensité de l'attirance diffère largement dans le temps. Par exemple, quelqu'un qui va se sentir fortement asexuel un jour, et un peu moins un autre.

    Et cette liste est non-exhaustive !

          Autant vous dire qu'il n'existe pas de personne ace type. Cependant, on peut tout de même retrouver certains comportements chez une majorité d'aces, je vous l'accorde.
    En général, un ace sera désintéressé du sexe, et déclarera pouvoir très bien s'en passer pour vivre. Mais attention à ne pas systématiquement associer "asexuel" et "ne pas vouloir pratiquer le sexe" ! Certains aces peuvent très bien en avoir envie (comme des personnes non asexuelles peuvent ne pas vouloir le pratiquer). De la même façon, l'asexualité n'est pas de l'abstinence en soit, mais beaucoup d'aces vont l'être. 

          Vous devez commencer à comprendre le truc, mais je vais en remettre quelques couches car on ne le dit jamais assez : tous les aces sont différents.

          Ce qui revient souvent, c'est l'idée que les asexuels sont tous dégoûtés, repoussés par le sexe ("sex-repulsed"). En fait, ils peuvent l'être, bien sûr, mais ils peuvent aussi être indifférents au sexe, ou être plutôt favorables à cette idée. Ces états n'ont aucun lien avec l'orientation sexuelle. Et oui, tous les aces ne détourneront pas les yeux faces à des attributs (sauf si montrés sans consentement, désolé pas désolé). 

          De plus, l'asexualité ne va pas de pair avec son équivalent chez les orientations romantiques. Les attirances sexuelle et romantique sont distinctes et ne décrivent pas la même chose. Une enquête menée par AVEN (Asexual Visibility and Education Network) en 2008 montre qu'en fait, 31,4% des asexuels interrogés seraient hétéro-romantiques.
    Ainsi, oui, certains aces sont aromantiques, mais d'autres sont panromantiques, homoromantiques, demiromantiques, ... Et peu importe leur orientation romantique : ils font toujours partie de la communauté asexuelle et de la communauté LGBT+/MOGAI !

          Du coup, le vécu de chaque ace est différent. La réponse-formule magique à la plupart des questions, c'est : "some do, some don't" soit "certains oui, certains non". Alors ce que recherche un ace dans une relation (s'il en recherche une) dépend de chaque individu.

    Les asexuels sont tous uniques, et c'est bien ce qui rend cette communauté magnifique et si aaw. <3

    Pour aller plus loin, vous pouvez jeter un œil là-dessus :

    Les aces sont aussi présents sur les réseaux sociaux !

     

    Ma bibliographie :
    (même en favorisant tout j'ai réussi à perdre des liens, pardon T.T)

    http://asexualite.blogspot.fr/

    http://www.asexuality.org/en/topic/98639-indirect-mentions-of-asexuality-in-magnus-hirschfelds-books/

    http://edition.cnn.com/2004/TECH/science/10/14/asexual.study/index.html

    http://www.asexuality.org/home/?q=2008_stats.html

    «  Asexuality: Sexual Orientation, Paraphilia, Sexual Dysfunction, or None of the Above? » Brotto, L.A. & Yule, M. Arch Sex Behav (2016).

    http://www.glaad.org/files/aa/2017_GLAAD_Accelerating_Acceptance.pdf

     

    Les illustrations sont de Moki ! Vous pouvez aller check son deviantart, il est plein de trucs cools !

     


    votre commentaire
  • NB : J'avais écrit cette introduction à l'aromantisme fin 2014, à l'occasion de la #AroAwarenessWeek. Ca date, mais je trouve que c'est toujours suffisamment pertinent. Ca reste une "intro à l'aromantisme", je vous encourage à vous renseigner plus si ça vous intéresse, voire à me poser des questions ! Etant donné le peu de contenu francophone sur l'aromantisme, je serait ravi de vous répondre ! (voire d'y consacrer un article).

    Qu'est-ce qu'une personne aromantique ?
    Être aromantique, c'est ne pas ressentir d'attirance romantique envers qui que ce soit. C'est à l'attirance romantique ce que l'asexualité est à l'attirance sexuelle. Je ne suis pas du tout le mieux placé pour décrire l'attirance romantique, mais ça correspondrait plutôt au sentiment amoureux, et à "l'envie" de faire des choses intimes non-sexuelles avec une personne. 

    C'est une orientation, ce n'est pas un choix.
    Nope. Ce n'est pas qu'ils "n'ont pas trouvé la bonne personne", ni "une phase" ou quoique ce soit.
    Nope. Ce ne sont pas des robots, des êtres sans coeurs, des malades, ou que sais-je. La romance =/= l'amour. Une personne aromantique peut toujours ressentir de l'amour pour sa famille, ses amis, ... Ils ne tombera simplement pas amoureux de quelqu'un. 

    Certains aromantiques sont aussi asexuels, mais cela ne va pas de pair. Concrètement, une personne aromantique peut avoir n'importe quelle orientation sexuelle. 

    Et le "spectre aromantique" ? What?
    Comme les orientations sexuelles, l'aromantisme se présente comme un "spectre". C'est-à-dire qu'on n'est pas ou aromantique, ou alloromantic (= quelqu'un qui ressent de l'attirance sexuelle). Cela est plus nuancé. Ainsi, d'autres orientations sont regroupées sous le drapeau de l'aromantisme.
    Les cupioromantiques ne ressentent pas d'attirance romantique, mais aiment l'idée et désirent tout de même une relation romantique.
    Les grey-aromantiques ressentent très rarement une attirance romantique, mais ils reconnaissent la possibilité que cela arrive, parfois selon certains critères. 
    Les demi-romantiques peuvent ressentir cette attirance mais seulement après qu'un lien fort ait été crée.
    Les akoiromantiques (ou lithromantiques) peuvent la ressentir, mais ne souhaitent pas que cela soit réciproque. L'attirance peut même cesser une fois dans une relation, ou ils peuvent s'y sentir mal à l'aise;
    les quoiromantiques (ou WTFromantiques) ont du mal à faire la différence entre attirance romantique et attirance platonique.
    Cette liste est non-exhaustive ! On peut tout à fait s'identifier à un terme sans y correspondre totalement, et certains labels peuvent se cumuler. Tout dépend du ressenti de la personne, c'est quelque de très variable d'une personne à l'autre.

    Les aros peuvent être dans une relation romantique ?
    Et oui !
    N'oublions pas que certaines personnes sont très bien seules, sont mieux seules, et c'est tout à fait okay ! N'oublions pas non plus que d'autres peuvent avoir des relations platoniques ou sexuelles. Merci bien, les aromantiques ne sont pas destinés à vivre avec la Solitude (celle qui fait mal).
    Mais certains aros peuvent choisir d'avoir une relation romantique, ou une relation qui y ressemble. Par ailleurs, le terme de relation queerplatonique est utilisé pour décrire une relation qui peut être considéré comme une très proche amitié, quand le lien est en fait plus proche d'une relation romantique (sauf que c'est platonique). Ces relations ne sont pas forcément exclusives, en fait, comme pour tout, c'est à chacun de caractériser sa relation.

     

    Seule la personne concernée peut vraiment savoir son orientation. Elle est la mieux placée pour savoir à quoi elle s'identifie le plus, et peut même choisir de ne pas s'identifier à un label. Dans tous les cas, tous les aros sont valides, ils existent, ils ne sont pas "cassés", ils sont fabuleux et méritent de la visibilité et de se sentir en paix avec eux-mêmes. <3

    Vous pouvez avoir plus d'informations ici : http://www.asexuality.org/fr/wiki/index.php?title=FAQ_aromantique

    Et pour les anglophones : http://aromantics.wikia.com/wiki/Aromantics_Wiki/ & http://aromantic-heartstrings.tumblr.com/


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique